- La cartographie
- La douce folie des collections
- Récits de vie [Fragments d’Histoire]
- Dans l'obscure forêt des contes
- Livre d'artiste, livre-objet
- Habiter le monde [l'abri, la cabane]
- La magie des cailloux
- L'album photographique
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- Les sujets tabous
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- Territoire(s)
- Abstraction formelle et typographie
- Mon petit monde en images
- Chemins de traverse
- La vie des choses
- Le livre tactile
- Livres illustrés en maisons de soins
La cartographie
Documents graphiques par excellence, les cartes, comme l’album, suggèrent un
monde en points, en lignes, en formes. Sur les premières cartes, les informations sont rares
et il est fréquent de trouver la mention Terra incognita pour masquer l’incomplétude de ces
documents dessinés à la main.
Avec l’évolution des procédés d’impression, l’augmentation des connaissances et
découvertes géographiques, scientifiques, politiques, ainsi que l’aménagement du territoire,
les cartes seront surchargées et nécessiteront de faire des choix sur les informations qu’elles
révèlent. Cette abondance permet une grande créativité graphique : des jeux de couleurs, de
reliefs, de symboles, ou d’abstraction. La carte peut à présent se faire poésie et les légendes
elles-mêmes jouent de leur typographie. Il s’agit de réduire un paysage complexe pour en
faire un ensemble de repères suggérés par l’auteur et lisibles par tout un chacun.
La carte permet aussi de tricher. Les premiers plans du métro londonien en 1933,
rompaient avec les distances réelles pour en faire un document avec une valeur esthétique
et davantage lisible que s’il avait été parfaitement fidèle à la réalité. La réalisation des cartes
est progressivement confiées aux graphistes et non plus aux cartographes. Elle fait sa grande
entrée dans la publicité. Elle est propre celui/celle qui la dessine, elle résulte de choix
personnels. C’est ainsi qu’elle intègre sans difficulté la littérature illustrée bien au-delà de
l’atlas.
Forme d’enregistrement à un temps T de l’organisation de l’espace, la carte n’est
jamais en mouvement, même si elle peut le simuler par des codes graphiques, elle reste une
représentation figée dans le temps. Pour cela, s’adapte parfaitement au format livre, papier.
Selon Deleuze, la carte peut être « déchirée, renversée, s’adapter à des montages de
toute nature, être mise en chantier par un individu, un groupe, une formation sociale. On
peut la dessiner sur un mur, la concevoir comme une œuvre d’art, la construire comme une
action politique ou comme une médiation ». C’est ainsi que nous souhaitons l’envisager lors
de cette formation, avec toute cette variabilité de fonctions et aspects que la cartographie
permet.
